Le château de Châteldon est un ensemble fortifié de bâtiments
 dont la vie épouse l’histoire locale.
				Le granit des sols, l’humidité du climat ont façonné le terrain pentu sur lequel le château
joue son rôle de poste de garde. Depuis ses 280 mètres d’altitude, il sépare le Bourbonnais,
 le Forez et l’Auvergne du Sud.
			
			
				Quelques signes de présence néolithique et la 
vraisemblable occupation romaine désignent un
 terrain favorable. Le document le plus ancien
 conservé, daté d’août 1200, évoque la présence
 d’Archambaud, seigneur de Saint-Géran. Il débute
 une suite de propriétaires héritiers durant la période
 du Moyen-Âge, faste pour la petite ville. Celle-ci
 initie l’industrie coutelière qui fera la renommée du
 pays, participe à en faire la première région viticole
 de France et demeure sans égale quant à la richesse
 de ses eaux.
			
			
				S’y construisent le corps de bâtiment nord, assis
 sur de grandes caves, une tour carrée, retravaillée
 au XIXe, trois tours circulaires, dont l’une abrite
 la chapelle, couverte de fresques commandées par
 Jean-Aubert Aycelin de Montaigu,
 évêque de Clermont.
			
			
				Au XIVe siècle, Gilles II Aycelin de Montaigu
 fait construire la première enceinte. C’est aussi
 l’époque de la construction du second pont sur
 l’Allier et du marché hebdomadaire, mais aussi
 de la peste en 1348.
De cette période à la Révolution, le territoire est
 une enclave appartenant au Bourbonnais.
En 1433, le propriétaire, Rodrigue de
 Villandrando, se distingue héroïquement en
 repoussant une attaque anglaise, l’événement
 est conservé par une chanson dans la mémoire
 populaire.
De nombreux travaux seront réalisés au XVe
 siècle par Philippe de Vienne puis Jean de
 Vienne. Au XVIe siècle un La Fayette y vit avec
 l’héritière son épouse.
			
			
				Le commandant Rodrigue de Villandrando déconfit les anglais sous les murs de Châteldon.
			
			
				Début XVIIIe, c’est Elizabeth de Rohan qui en aura la possession. Les remparts sud et
 ouest sont ouverts. Les propriétaires suivants seront successivement ruinés. Forcé par
 le système Law, Joachim de Fayn de Rochepierre cède le château à Pierre Lauvergne
 puis il sera revendu à André Hébert, ancien gouverneur de Pondichéry qui démolit
 les combles, réaménage l’ensemble et son jardin,
et décide de transformer plusieurs
 proches vallées en rizières. Elles ne produiront qu’une épidémie.
Obligé d’indemniser les malades, il vend ses biens à Jean-Claude Douet qui offre la
 possibilité à Lavoisier de passer quelques temps au château
pour implanter la culture
 du tabac. L’idée est interrompue dans le sang par le tribunal révolutionnaire et les
 biens deviennent nationaux.
			
			
				Le riche décor de la chapelle occupe quasiment l’ensemble des murs.
 Hormis les scènes habituelles de la vie du Christ, le regard du visiteur
 peut s’attacher à la légende de Sainte-Marguerite d’Antioche.
			
			
			
				Au XIXe siècle, les propriétaires s’y succèdent rapidement. L’aile est se voit ajouter
 un porche de brique polychrome et une serre. En 1931, le château est acquis par
 Pierre Laval, Président du Conseil et enfant du pays. Il est aujourd’hui la propriété
 de la Fondation Chambrun. 
			
			
				La Fondation a aussi acquis deux vieilles demeures à colombages des XVe et XVIe siècles au cœur du village.
 L’une d’elles permet à la municipalité d’y accueillir des auteurs en résidence et d’y programmer des expositions.
			
			
				En 2015, la Fondation a diligenté un rapport
 d’étude de la chapelle du château, au cœur de
 la tour la plus ancienne, du XIIIe siècle. Elle
 a permis de révéler la beauté et la finesse de
 l’ensemble des fresques. On y retrouve des scènes
religieuses traditionnelles mais aussi la vie de
Sainte Marguerite d’Antioche. La fondation
a pour projet de préparer la restauration
 de ce précieux ensemble.
			
			
				Photo : J.F. Pazyniak 
			
			
				www.chateldon.com