« Le libraire J. Barbezat, unique éditeur d’ouvrages en langue polonaise
à Paris, loge dans sa maison rue des Beaux-Arts, n°6, le sieur Chodzko
qui surveille ses publications. Une fois par mois ce libraire donne un
dîner, où il réunit quelques hommes de lettres qui écrivent la plupart
dans les diverses revues périodiques, telles que la Revue encyclopédique,
la Revue des deux Mondes, etc., toutes écrites dans un sens libéral.
A l’exemple du sieur Barbezat, le sieur Chodzko a établi chez lui des
assemblées hebdomadaires, où les mêmes personnes se réunissent pour
entendre de la musique et causer soi-disant littérature et sciences. M.
Sowinski, pianiste, a l’habitude d’y écouter des airs polonais. D’autres
Français se joignent à ces réunions. Dans l’une d’elles, M. de Lafayette a
témoigné le désir de posséder le portrait de Kosciuszko, le seul, a-t-il dit,
de ceux des hommes qui ont combattu pour la liberté, qui manquât à sa
collection. Le sieur Chodzko eut l’idée de lui offrir ce portrait et pour
donner plus de solennité à l’hommage il imagina la fête qui eût lieu le 12
février passé, 84e anniversaire de la naissance du général polonais.
« Voici les noms de quelques individus qui ont fait partie de cette réunion : outre
le sieur Chodzko, le général Pac, le sieur Sowinski, Mielzinski, Wodzinski, le sieur Szezarnecki, alias Morawski. Parmi les nationaux, on a remarqué M. de Lafayette, B. Constant, Jullien, éditeur de la Revue encyclopédique, V. Hugo, Kératry, Norvins,
Dubois, éditeur du Globe. » (Henri de Montfort, « Les idée françaises et les
intellectuels polonais en 1830 », Revue internationale de l’enseignement, n°84, 1930.)