Au printemps 1790, Lafayette s’éloigne du club des Jacobins pour fonder avec Sieyès, Bailly et d’autres membres plus modérés des Jacobins, la Société de 1789.

Après avoir décrété la mise à disposition des biens du clergé le 2 novembre 1789, le 20 juin 1790 l’Assemblée nationale vote l’abolition des privilèges. Lafayette renonce au titre de marquis qu’il ne reprendra jamais.

Monsieur et Madame de Lafayette font la quête pour le soulagement des veuves
des citoyens, dans l’église du Sépulcre à Paris

Portrait de Lafayette, commandant de la Garde nationale, par Jean
Baptiste Weyler.

Tabatière à l’effigie de Lafayette et de Louis XVI

M. de la Fayette
offre ses armes à la France.
Louvion, Jean-Baptiste Marie , Graveur.
Paris Musées / Musée Carnavalet

Soixante statuettes représentant les soldats de la Garde nationale de 1790 portant chacun le drapeau de leur bataillon.

Le 14 juillet 1790, au Champs-de-Mars, lors de la Fédération, la France célèbre la constitution. 50 000 hommes armés, venus de tous les points du territoire, défilent au Champ-de-Mars, devant 300 000 personnes qui s’abritent de la pluie. Encore maître de la situation et monté sur son cheval blanc, Lafayette fait défiler ses troupes et prête serment de fidélité à la nation, à la loi, au roi sur l’autel de la Patrie, érigé au milieu de l’arène.

La Garde nationale, placée sous son commandement pour mettre fin à l’insurrection provoquée par la prise de la Bastille, est l’héroïne de la fête : en ce jour anniversaire, on peut dire que Lafayette, incarnant la fraternité révolutionnaire et la concorde nationale a atteint son zénith.

Recueil de 60 planches gravées représentant les drapeaux, soutenus par un représentant de son bataillon de la Garde Nationale de Paris en 1789. Chaque planche est finement aquarellée à la main, découpée et contrecollée sur feuille de papier, et toutes sont numérotées selon les divisions de la Garde nationale de Paris initialement adoptées.

Monsieur le marquis de Lafayette, maréchal des camps, Général de la milice Parisienne
Paris musées/Musée Carnavalet

Fête de la Fédération nationale au Champs de Mars le 14 juillet 1790
par Hubert Robert

Quatre plaques
de Palloy frappées
en mémoire de la
prise de la Bastille

Médaille en négatif
au profil de Lafayette
commandant de
la Garde nationale
parisienne

Médaille en négatif
au profil de Lafayette
commandant de
la Garde nationale
parisienne

Constitution de la France. M. le duc d’Orléans et M. le Marquis de
Lafayette soutiennent M. Necker qui foule aux pieds les instruments de
l’esclavage et qui d’une main soutient la couronne de France, et de l’autre
porte en triomphe le Bonnet de la Liberté. Paris Musées/musée Carnavalet

La Fédération marque le triomphe de Lafayette, mais aussi le début de sa chute. Désormais, les Jacobins vont être les plus forts et Lafayette ne parvient plus à se faire entendre. Un mois plus tard, en exécution d’un décret de l’Assemblée nationale, Lafayette soutient l’action de son cousin, le Marquis de Bouillé, qui se charge de réprimer la rébellion survenue dans la garnison de Nancy.

En novembre 1790, le pillage de l’hôtel de Castries fournit un argument de poids à ses détracteurs qui l’accusent de l’intervention tardive de la Garde nationale. « On eût dit qu’il n’était pas venu pour arrêter le désordre mais pour que les dévastateurs continuassent tout à leur aise sans éprouver aucun obstacle. »

Correspondance entre le comte de Mirabeau et le comte de La Marck.

Image anonyme. Paris Musées/Carnavalet

Image : Villeneuve, Révolution francaise.
Ancien régime. Caricature sur les trois-ordres en
femmes le tiers-état, le clergé et la noblesse.
Paris Musées/Carnavalet

Jean Sylvain Bailly, Honoré Duveyrier
Procès-verbal des séances et délibérations de l’assemblée générale des électeurs de Paris
Paris, Baudouin, 1790
Ces procès-verbaux des séances de
l’assemblée qui constitua, durant une
période troublée, le seul pouvoir en place,
n’avaient pu être consignés immédiatement.
Ils ont été rédigés quelques semaines plus
tard, à partir des notes des séances, par
Bailly, premier maire de Paris et président
de la Constituante, et par Duveyrier,
secrétaire de l’Assemblée des électeurs de
Paris. Tous les événements du début de
la Révolution y sont relatés, dont la prise
de la Bastille. De même y sont analysés les
rapports des révolutionnaires avec la Cour
et évoqués les problèmes des colonies,
particulièrement ceux de Saint-Domingue.
Outre ses occupations politiques, Bailly
est aussi l’auteur de plusieurs livres
d’astronomie possédés par Lafayette.

Image : Chauvet Jules Adolphe.
Pillage de l’hotel de Castries
le 13 novembre, 1790,
au 72 rue de Varennes.
ParisMusées/Carnavalet